dimanche 16 mars 2014

Charlotte Collins, de Jennifer Becton

Dans sa collection Romance, Milady publie toute une série de romans régence sur l'univers de Jane Austen. Certains sont très réussis, d'autres moins,selon l'auteur et le personnage de base. Je me suis attaqué à celui sur Charlotte Collins, la meilleure amie d'Elizabeth Bennet, qui épousa l'ennuyeux pasteur Collins.
Dans Orgueil et préjugés, Charlotte n'est qu'une simple vignette, visant à illustrer la condition des femmes de bonne famille mais n'ayant pas de fortune et n'ayant donc guère de choix :  rester vieilles filles ou se marier à qui veut bien d'elles.
N'ayant pas eu de grand amour providentiel mais ne voulant pas être une charge pour ses parents, Charlotte fait le second choix et s'enchaîne à un barbant personnage pour survivre.
Jennifer Becton prend donc un parti difficile, celui de choisir un personnage terne et gris, alors quand dans la galaxie austenienne, il y a avait des choix plus motivants. C'est un peu ce qui m'a attiré vers cet ouvrage : le défi lancé à elle-même par l'auteur.
L'intrigue est de bonne facture, la romance posée et séquentielle, même si le style n'est, à mon sens, pas à la hauteur d'une roman régence. Néanmoins, la tranquillité émanant du rythme lent et calme permet de se fondre dans le personnage et l'univers de façon convaincante. On pourrait y trouver une espèce d'étrange d'ennui, mais voulu, mesuré et apportant une touche de confort, comme un thé  chaud quand il pleut dehors. L'effet est un peu déroutant, voire décourageant, au début, mais il colle parfaitement à l'héroïne, si prisonnière des conventions de son époque.
Lecture à recommander, donc, changeant des romans régence habituels, de par son héroïne gris terne, qui accentue à mon sens un réalisme parfois trop léger du genre.

1 commentaire:

  1. Nous avons eu un avis assez similaire ;)
    Et le second qu'elle a écrit sur Caroline Bingley est assez sympa aussi

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