mardi 22 avril 2014

En sommeil ? Que nenni !

Ces derniers temps, j'ai un peu moins posté de critiques. La faute à mes autres activités : bêta-lecture et critique de manuscrits. Et aussi la lecture d'un gros Brandon Sanderson de près de 1.000 pages. Mais j'ai encore quelques chroniques de dernières les fagots à faire découvrir. Lisez-les sur mon compte Babelio !

mardi 15 avril 2014

Le dernier royaume (t.2) de Morgan Rhodes

Pour ce second tome de la série,l'auteur garde les mêmes mécanismes et on peut dire que c'est porteur. Relations croisées et intenses entre les différents héros, personnages iconiques représentant chacun une facette de l'univers, personnages torturés mais actifs,la recette est toujours bonne et n'a pas un goût de réchauffé.
Seul bémol à mes yeux, les coups de foudre parfois à répétition. Ils ne sont pas toujours très subtils, mais c'est leur nombre qui me dérange, surtout. D'un autre côté, c'est l'un des thèmes du livre, donc la critique est assez subjective et sans doute mal fondée sur ce point.
L'ensemble ne s'essouffle pas après le premier tome, comme cela arrive souvent. On sent un travail technique plus poussé sur ce tome, visant à resserrer les passages plus lents et à relier les différents personnages. Autant dire que cela augure de bonnes choses pour la suite...

lundi 14 avril 2014

Le dernier royaume (tome 1), de Morgan Rhodes

L'un des côtés les plus appréciés des lecteurs de Fantasy est la capacité qu'a l'auteur de construire un univers cohérent, riche et attirant. Ici, on pourrait parler d'échec, car ce que nous propose Morgan Rhodes ne correspond pas aux impératifs du genre, même si on est clairement dans une tranche de lecture "jeunes".
L'univers se réduit à quelques concepts : pauvreté/richesse, décadence/intransigeance, urbanité/rusticisme,... On ne découvre le monde que par quelques vignettes, comme de courtes plongées, qui peuvent nous laisser sur notre faim.
J'ai dit "on pourrait parler d'échec". Je me permets ici une courte comparaison sur le sujet du monde détaillé pour vous faire comprendre mon ambivalence : dans les œuvres de Shakespeare, l'action se concentre toujours sur quelques personnages iconiques, qui font  office à eux-mêmes de décor, et le reste des localisations ou savoirs objectifs sur le monde n'a que peu de relief ou d'importance. Est-ce que cela fait des pièces de ce vieux Will un travail inachevé, bâclé ? Non.  Il s'agit de choisir un mode de narration et de s'y tenir.
L'énergie que Morgan Rhodes n'a pas dépensé dans l'univers, elle l'utilise dans ses relations entre personnages. Non pas pour en faire de mini-romans biographiques sur pied. Non, on reste dans l'économie et l'efficacité. Un rythme soutenu, des dilemmes cruels, des fins tragiques, la mécanique est, bien que parfois ténue, bien huilée.
On ne tient pas là le roman de la décennie, mais on ne peut s'empêcher d'en tourner les pages, pour savoir si les héros, qui sont en eux-mêmes les royaumes, les Puissances, s'en sortiront ou mourront (voire pire). Amours tragiques, fins ignominieuses, intrigues sanglantes, innocents sacrifiés, rien ne sera épargné !
Un grand merci  à l'éditeur en tout cas de me l'avoir fait découvrir !

lundi 7 avril 2014

L'échiquier des dieux, de Richelle Mead

Richelle Mead est une auteur dont la diversité m'impressionne. Sa série la plus connue (un film sortira bientôt) est Vampire Academy, mais elle n'éveille aucun intérêt chez moi. Je suis bien plus séduit par sa série Succubus, avec sa libraire démone en diable, ou encore le Cygne noir et son héroïne tiraillée entre sa nature de chasseuse et un trône féerique qui lui tombe dessus.
Avec l'Echiquier des dieux, Richelle Mead se lance dans l'anticipation, avec un univers très travaillé sur des sociétés futures après une apocalypse pestilentielle. Si elle part sur de classiques bases de sociétés organisées autour d'un concept simple (religion / aristocratie / cosmopolitisme / technologie), on sent qu'elle dépasse le cap traditionnel en les faisant évoluer, se perdre, se retrouver sous des idéaux nouveaux. Pas de manichéisme ni de simplification outrancière, l'auteur a bigrement brossé son univers.
Passons aux personnages. C'est là que Richelle dépasse encore nos attentes en brossant des êtres multidimensionnels, au passé et aux aspirations fouillées. Les interactions sont rythmées, la romance délicate et profonde, l'action présente et servant bien l'intrigue. Un bon travail d'équilibre qui permettra à l'histoire de plaire à différents publics.
Je pourrais m'étendre encore sur le sujet, mais je dénaturerais la fraîcheur du livre. En résumé, voilà un bon page-turner qui marie harmonieusement les genres, mêlant des thèmes intéressants (religion, racisme, liberté,...) sans noyer le lecteur. A lire !

mercredi 2 avril 2014

Poison, de Sarah Pinborough

Il convient de souligner, dès la prise en main, la  beauté de l'objet. Graphismes soignés, reliure envoûtante, voilà un livre comme on aimerait en offrir. A retenir donc.
Pour  le texte, Sarah Pinborough s'embarque dans un genre peu prisé chez nous mais très développé outre-Atlantique, le détournement de contes. En francophonie, il est surtout visité par les moralistes et les humoristes, mais l'auteur prend ici un autre parti, celui de la déconstruction et de l'étude de personnages. Ceux qui s'attendent à un récit touffu, à un univers développé et à une intrigue à tiroirs feront donc mieux  de passer leur chemin (et d'aller visiter la série Princesses mais pas trop, autre excellente série de la maison, aux connotations de féminisme et de fantasy plus classique).
L'auteur s'engage pas à pas dans une série de galeries de portraits, savamment détournés des personnages classiques. Leurs facettes sont assez surprenantes, telles Blanche-Neige en sauvageonne impudique, la Reine en garce frigide mais fragilisée, ou encore le prince en couard machiste.
Une petite lecture très sympathique, avec ce qu'il faut d'humour et d'irrévérence pour passer un excellent moment. A ne pas considérer si vous voulez plonger dans une grande épopée ou une romance torride, cependant. On attend le second avec une grande impatience et un sourire non dissimulé.
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