jeudi 30 octobre 2014

Whitechapel, de Sarah Pinborough

En ces temps de fêtes des monstres, des esprits et des défunts, rien de tel qu'un livre bien sombre pour entretenir l'atmosphère... Si l'auteur m'avait particulièrement charmé avec ses réécritures de contes, j'avais plus d'inquiétudes à la découvrir dans un autre genre, le fantastique - horreur. Pari risqué, surtout en reprenant le poncif de Jack l'éventreur...

Et l'auteur m'a une fois de plus impressionné. Plutôt que d'écrire un énième volume sur le tueur de prostituées, Sarah Pinborough s'est plongée dans l'époque, la galerie de personnages du lieu, en y ajoutant d'autres éléments (récits folkloriques, l'influence subtile de de Conan Doyle, les pogroms en Europe de l'Est,..) pour créer quelque chose d'original, de furieusement angoissant et de dramatiquement impossible à poser.

Pour être plus précis, Pinborough a fait au roman gothique (Dracula,...) ce qu'elle avait fait aux contes : elle y plonge, les actualise et y travaille à coups de scalpel leur psychologie, sans sombrer dans un inventaire émotionnel exagéré. Tout est juste, tout est propice à plonger dans l'ambiance, tout est angoissant.
Chapeau bas, donc, car l'exercice était difficile et que je me serai contenté d'une performance moyenne au vu du risque. Le roman gothique, si désuet mais si agréable à mes yeux, reprend ici vie et couleur, tout en gardant un travail d'ambiance et un vocabulaire oppressant qui en ont fait le succès. A lire au coin du feu, quand le vent souffle dehors...

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